Les cavernes, les abîmes, ces lieux de vie mystérieux
où règne un monde inaccessible, furent longtemps objet de
crainte. Il fallait apprivoiser les ténèbres, se protéger
de l’obscurité.
Les gens des Causses, tenant compte de cette vision
du monde chtonien l’ont adapté, transformé et peuplé
de créatures vivantes, intégrées à un univers
qui leur était plus familier.
Faute de cadres et de limites visibles, tout, dans
les entrailles labyrinthiques du sol, paraissait possible. Les dangers
y prenaient forme et visage, s’incarnant dans des créatures
démesurées qui pouvaient anéantir l’espèce
humaine. Des êtres sauvages et polymorphes, tels le diable ou le
Drac, les fades (fées) et même les revenants pouvaient l’habiter,
porter malheur aux humains ou se jouer d’eux.
Ainsi, le monde physique constituait un réservoir
d’images de destruction, tandis que l’étrange et le
surnaturel se mêlaient constamment au monde ordinaire, lui donnant
une coloration dramatique et spectaculaire qui entretenait la peur.
Une peur et des croyances qui ont été
transmises à travers l’oralité, dont les récits
mythiques et historiques, les contes et les légendes portent l’empreinte.